L’égalité femmes-hommes au coeur duprogramme de la ville
Rencontre avec Aicha Bassal, adjointe au Maire de Nantes en charge de la vie associative, de l’égalité et de la lutte contre les discriminations.
« Nous souhaitons une égalité réelle »
Parmi les 170 collectivités ayant signé la Charte Européenne pour l’égalité femmes-hommes dans la ville, Nantes sera la vingt-et-unième ville à mettre un plan d’action en place et s’inscrit donc dans une démarche volontariste.
En effet, Nantes place la question de l’égalité au coeur de son programme, afin que chacun puisse profiter de la ville dans les mêmes conditions et présentera son premier plan d’action pour l’égalité femmes-hommes le 6 mars.
L’ambition de ce plan d’action est de durer dans le temps, mais également d’avoir des résultats à court terme.
« Pour pouvoir parler d’égalité, il faut déjà être exemplaire »
souligne Aicha Bassal. En effet, Nantes est une ville employeur avec plus de 4 000 agents à la ville, qui nécessite donc une politique interne égalitaire entre les femmes et les hommes.
Elle prend pour exemple la question des salaires, mais aussi celle des tenues professionnelles, pas toujours adaptées à la morphologie féminine et qui peuvent donc dissuader les femmes de s’orienter vers des emplois considérés comme plus masculins.
« Ce sont des détails qui font l’égalité entre les femmes et les hommes »
Nantes doit donc être un exemple mais aussi mobiliser ses partenaires économiques, sociaux et associatifs afin que chacun puisse être acteur de cette égalité. En charge de la vie associative, Aicha Bassal souligne le paradoxe entre l’implication des femmes dans la vie locale de leur ville et les présidences d’associations, majoritairement tenues
par des hommes.
« Il y a un vrai travail de sensibilisation à mener ». Après avoir interrogé des femmes et des hommes impliqués dans le milieu associatif, elle constate que même si l’envie est là mais peu de femmes se présentent aux postes de président parce qu’elles se mettent des freins, souvent en lien avec leur vie familiale.
« Nous avons besoin de travailler sur les représentations »
En effet, elle rappelle que les questions d’égalité et les stéréotypes commencent dès le plus jeune âge.
« Nous avons un vrai travail à faire avec l’éducation nationale sur ces questions garçons-filles »
Ainsi, la ville de Nantes a fait le choix de conserver un service municipal de santé scolaire qui travaille sur les représentations en lien avec l’éducation nationale.
Si Aicha Bassal est confiante pour l’avenir, elle souligne tout de même qu’il s’agit d’un phénomène sociétal et que la responsabilité des pouvoirs publics est d’accompagner les changements de mentalité en amenant les citoyens à prendre conscience de ces inégalités.